La
ronron thérapie
En
2002, le Dr Jean-Yves Gauchet, vétérinaire à Toulouse fut le
premier en France à s’intéresser à la ronron thérapie et à ses
effets bénéfiques chez l'homme . Il a d'ailleurs écrit un
livre sur ce sujet : « Mon chat et moi on se soigne ! ».
Une
étude américaine publiée en janvier 2009 dans le « Journal
of vascular and interventional of neurology » avance que les
propriétaires de chats présenteraient 40 % de
risques en moins à avoir une crise cardiaque.
Le
ronronnement prend sa source dans la relation mère - chaton. Par ce
murmure doux, la mère met ses petits en confiance et les calme
pendant la tétée. Rapidement, le ronronnement devient un moyen de
communication entre le chaton et sa mère.
A
son tour, le chaton commence à ronronner dès l'âge de 2 jours.
Le
chat ronronne aussi avec l'homme pour communiquer. Il peut ronronner
de plaisir, pour réclamer de la nourriture mais aussi de peur ou de
douleur.
Une
équipe de vétérinaires de l’université britannique de Cambridge
a publié dans le Journal
of Small Animal Practice un
article très sérieux intitulé «Comment empêcher les chats de
ronronner en consultation ? » Comme explication, ces vétérinaires
disent que « le ronronnement permettrait aux matous de
secréter des endorphines qui atténueraient leur angoisse et leur
douleur ».
Le
mécamisme du ronronnement est encore mal connu.
Deux
hypothèses sont possibles. Pour certains il pourrait s'agir d’une
contraction très rapide des muscles du larynx, en alternance avec le
diaphragme, et pour d’autres d’une vibration de la veine cave
(qui ramène le sang du corps au cœur), amplifiée par les bronches,
la trachée et les cavités nasales.
Le
chat émet des vibrations de
très basses fréquences, comprises entre 20 et 140 Hertz (Hz), soit
à peu près les mêmes que celles du ronflement humain (de 30 à 200
Hz)
D'après
le Dr Jean Marc Aimonetti du laboratoire de neurosciences de
l'Université d 'Aix-Marseille, ces vibrations sont transmises
au cerveau qui va secréter des endomorphines, plus connues sous le
nom d' « hormones du bonheur » et également de la
sérotonine qui améliore l'humeur et la qualité du sommeil. Cette
transmission est effective non seulement chez le chat mais aussi chez
tous les mammifères y compris l'homme.
En
2002, après une étude de sept ans, le chercheur Dennis Ownby, de
l’université de Géorgie (USA), affirmait pour sa part que le
contact quotidien d’un chat boosterait notre système immunitaire
et diminuerait le risque d’asthme et d’allergie.
De
récentes études, ménées à l’université de Daegu (Corée du
Sud) suggèrent qu’un individu soumis quelques minutes par jour à
une vibration de 20 Hz verrait diminuer sa fatigue musculaire, et
retrouverait plus rapidement du tonus. Plusieurs équipes américaines
avancent aussi que les propriétaires de chats seraient moins sujets
à l’hypertension et aux complications cardiovasculaires de type
infarctus que le reste de la population.
En
2002, mon confrère le Dr Jean-Yves Gaucher a gravé 30 minutes de
ronrons sur un CD intitulé Détendez-vous
avec Rouky.
Il l'a testé sur 150 personnes volontaires. De cette étude, il en
ressort que ces « cobayes humains » ont éprouvé du
bien-être, de la sérénité et une plus grande facilité à
s’endormir.
Sept
ans plus tard, ce vétérinaire conçoit en collaboration avec Apple,
une application pour iPhone baptisée iJetlag, qui vise à réduire
la fatigue liée au décalage horaire. Elle comprend des
enregistrements de ronronnements qui entraîneraient la production de
mélatonine, une hormone favorisant le sommeil.
Le
chat a la faculté de réparer des lésions traumatiques (accident de
rue par ex.) plus rapidement que les autres animaux, ce que constate
d'ailleurs tous les vétérinaires.
Le
DrThierry Bodassa, vétérinaire comportementaliste, l'attribuera aux
ronronements, source d'émissions de vibrations en basses fréquences.
Ces
mêmes basses fréquences, réparatrices, sont utilisés à l'aide
d'appareils émetteurs par les kinésithérapeutes et médecins du
sport
pour
consolider des fractures ou traiter des arthroses et des tendinites.
De
plus en plus de maisons de retraite ont des animaux de compagnie et
notamment des chats en vue d'améliorer la santé physique et morale
des personnes âgées.
Venus
du Japon, les bars à chats se développent un peu partout dans le
monde. En France, le premier bar à chats a ouvert à Paris en 2013
dans le quartier du Marais. Depuis d'autres bars sont appurus à
Lyon, Bordeaux, Aix les bains...
En
France, il n'existe actuellement aucune législation spécifique à
cette activité. Cependant, elle doit répondre à des exigences
règlementaires (sas d'entrée au bar inaccessible aux chats, pièce
de repos réservée aux chats, cuisine à accès interdit aux chats,
respect de la tranquillité et du bien être des chats...).
Pour
finir, une petie anecdote en rapport avec mon activité passée de
vétérinaire à Firminy :
Au
sein de ma clinique vétérinaire, nous avions un chat en liberté,
dénommé par les clients « Tronche en biais » car il
avait la tête penchée due vraisemblablement à un accident de rue
avant qu'on le récupère. Son maitre n'a jamais été retrouvé car
il n'avait aucune identification et nous l'avons gardé durant 17 ans
plutôt qu'il aille à la fourrière où il aurait été, à
l'époque, euthansié après le delai légal de prise en charge.
Sa
présence sécurisait ses congénères de la salle d'attente. Les
clients étaient surpris de voir circuler un chat dans une clinique
vétérinaire et qui ne cherchait pas à sortir au dehors. Il se
laissait caresser par tout le monde, même par les personnes ayant
peur des chats....
Je
pense qu'il devait émettre, en plus des ronrons, des phéromones
d'apaisement car l'ambiance de ma salle d'attente était très
conviviale !
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